21 Février 2021
Madeleine TESSON (Madeleine TESSON de La MANCELLIÈRE)
• Née le 15 août 1747 – Notre-Dame-des-Champs, Avranches (50)
• Décédée le 13 juin 1839 à Noirpalu (50), à l'âge de 91 ans
(sur la pierre tombale : 92 ans, erreur certainement due au calcul par année )
Mariée le 17 mai 1763 ( âgèe de 16 ans) à Noirpalu (50),
avec Jean Louis de CARBONNEL
né le 14 août 1728,
baptisé le 23 mai 1733 à Anctoville-sur-Boscq (50),
décédé le ? ( on suppose avant 1794, Madeleine Tesson déclarée « veuve » lors de son arrestation )
Seigneur et patron d'Anctoville et de Marivaux en Cambernon.
seigneur de Camprond et de Belval. baron de Marcey en 1766,
officier des Gardes Françaises, lieutenant au régiment de Limousin en 1745 et 1763
Parents Tesson:
Parents De Carbonnel:
Sources Geneanet • Déméter (JJB), et Annuaires de la Manche de 1852, p.651 et de 1856, p.3
Veuve de Carbonnel ( de Jean-Louis seigneur de Marcey), née de Tesson de la Mancelllière ,
parente des deux frères Tesson, condamnés à mort , comme complices des Vendéens, par la Commission militaire de Granville , les 16 et 24 nivôse an II ( 5 et 13 janver 1794)
mère de deux enfants émigrés. **
Le Comité d' Avranches lui reprochait d'avoir : avant la Révolution ,
fait poursuivre ceux qui lui tuaient du gibier pour en garantir leurs récoltes; et,
depuis, engagé son mari d'aller, à Paris, faire partie des Chevaliers du poignard;
conseillé au curé de sa commune de ne pas jurer,
et, tourné le dos à celui-ci, du moment de son serment:
enfin cabalé avec les aristocrates du pays.
* Extrait du livre : La terreur dans le département de la Manche et en particulier les habitants de la Manche devant le tribunal révolutionnaire.
**28 juillet 1792. Tesson (les enfants), nobles, Par le fait, ces derniers furent seuls à s'expatrier.
Mais il est probable que Julien de Tesson, ancien écuyer de Louis XVI, et madame veuve de Tesson de la Mancellière, ayant été obligés de se cacher pendant quelque temps, furent alors considérés comme émigrés.
Sur l'inventaire de son mobilier, réduit à sa plus simple expression, inventaire dressé à Mortain, le 24 vendémiaire an II de la République (15 octobre 1794), nous voyons que la susdite citoyenne veuve Tesson et ses deux filles habitaient cette ville depuis huit à neuf mois, et que leur intention était de retourner à la Mancellière, déclarant la dite veuve que les meubles qu'elle avait en plus outre ci-devant ont tous été vendus comme séquestrés au bénéfice de la Nation, et que les autres appartenaient aux dites ses filles qui se les étaient procurés par leurs économies et bons ménages et de leurs deniers.
Extrait de CHATELAINS DE LA MANCELLIÈRE RÉVOLUTION, EMPIRE ET RESTAURATION Alfred de Tesson, capitaine de frégate en retraite
Contexte historique : entre 1789 et 1800, environ 150 000 personnes quittèrent clandestinement la France, pour les pays d’Europe et d’Amérique, en raison des troubles révolutionnaires.
Abandonnant leurs biens, ces émigrés voulurent combattre la Révolution de l’extérieur ou échapper à la mort.
La seconde vague d’émigration, plus importante, motivée par le massacre des Tuileries et le début de la Terreur, s’élargit à toutes les classes sociales: noblesse, clergé, bourgeoisie, commerçants, ouvriers et artisans, paysans.
Le contexte de guerre s’ajoutait au durcissement de la loi, qui instaura la déportation des prêtres réfractaires (décret du 26 août 1792),
La fin de la Terreur amorça le retour progressif des émigrés ; la législation devenant de moins en moins répressive.
La signature du concordat de 1801, réconciliant l’État et l’Église, permit le retour des prêtres en exil.
L’amnistie générale des émigrés du 26 avril 1802 * permit leur retour en masse, jusqu’en 1814, sans pour autant leur garantir la restitution de leurs biens vendus, devenus biens nationaux.
Extrait : Archives nationales (France), 2016
* https://www.napoleon-histoire.com/26-avril-1802-6-floreal-an-x
inscriptions sur la pierre tombale du cimetière de Noirpalu
La fournée d'Avranches est le nom donné à une vague d'arrestation menée par le représentant du Peuple Jean-Baptiste Lecarpentier contre des suspects contre-révolutionnaires en 1793. Le Grand doyenné leur sert de geôle.
Le Carpentier, par une attention délicate envers ses collègues du Comité de Salut public, avait réservé pour le couperet du terrible Sanson,
les 32 citoyens et citoyennes ci-après nommés, dont 29 nobles, un marchand, un ancien notaire, un prêtre insermenté.
° René-Jean-Baptiste Artur de la Villarmois
° Marie-Anne de la Motte
° Louis-Gabriel Boessel-Dubuisson
° Gilles Belle-Étoile du Motet
° François Vallat de Saint-Roman
° Louis-Ambroise Provost
° René-Robert Lesplu-Dupré
° François Le Normand de Garat
° Marie-Françoise Durand
° Pierre Le Chevalier de la Martre
° Gervais-Marie de la Cornillière
° Henriette Hellouin
° Elisabeth Poret des Biards
° Louise de La Beslière
° Marie-Jeanne de La Beslière
° Marie-Jeanne Langlois
° Louis-Charles de Carbonnel de Canisy
° De Tesson de la Mancellière, veuve de Jean-Louis de Carbonnel, ex-seigneur de Marcey ;
° Dubois Delaunay
° Hervé Marie Pierre Ernault de Chantore
° Françoise Lottin de la Peichardière
° Marie-Anne Tuffin de Ducy
° Louis-Marie de Bordes de Chalandrey
° Jean-Baptiste Le Bedel des Acres
° Jean-François Toussaint de Lorgeril
° Françoise-Marguerite de Kerjégu
° Louise-Marie de Guiton
° Madeleine-Françoise de Clinchamp
° Jacques-Antoine Angot
° Michel-Gilles Carbonnet
° Rodolphe-Henry Billeheust de Saint-Georges
° Jean-Baptiste-Gabriel-Victor Payen de Chavoy
Cette liste est transmise à Paris le 23 juillet 1794, ils partent le 7 thermidor pour Paris dans « trois charrettes couvertes ». Arrivés à destination le 10 thermidor (27 juillet 1794), ils échappent à la guillotine qui leur était promise.
Incarcérés dans la prison du Plessis et dans celle de l'Égalité, rue Jacques, ils sont relaxés le 15 octobre 1794 par arrêtés du Comité de sûreté générale et de surveillance de la Convention et les scellés apposés sur leurs biens levés les mois suivants.
Le 19 vendémiaire de l'an III (10 octobre 1794), les administrateurs du district d'Avranches font placarder en ville des affiches par lesquelles ils affirment n'être pas responsables de l'envoi de ces nobles devant le tribunal révolutionnaire. extrait De Wikimanche
[...]Les administrateurs applaudissaient à l'exécution des paysans, petits artisans et ouvriers, prévenus de chouannerie, parce que, chaque membre des autorités constituées étant acquéreur de biens nationaux, voyait dans tout individu, prévenu de chouannerie, un ennemi personnel, d'autant plus à craindre qu'il ne s'était levé que pour se venger des vexations, des réquisitions de toutes natures et de la tyrannie exercées contre lui.
Parce que le chouan pillait les biens nationaux, leurs acquéreurs ou leurs fermiers, levait sur eux des contributions, empêchait la rentrée des impôts et le ravitaillement des villes.
Parce que chaque Chouan mort, était pour l'administrateur, un brigand, un scélérat, un assassin, un monstre de moins, dont il n'avait plus à craindre la vengeance. [...]
Extrait de La Chouannerie de l'Avranchin Félix Jourdan, Cette histoire de la révolte des Chouans de 1793 à 1800 a été écrite en 1907 par un érudit local de l'Avranchin. (p. 106)