histoire de la commune de Le Tanu et Noirpalu, département de la Manche
14 Janvier 2022
Enseigne de cabaret © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille , Au nom de la loi ! Cette enseigne intérieure de cabaret, rappelle deux lois de 1792 : le 8 juillet, l’Assemblée législative rend le port de la cocarde obligatoire pour les hommes et le 21 septembre, la Convention ordonne que l’appellation de “monsieur” soit remplacée par celle de “citoyen”. Les cabarets qui, comme les cafés, s’étaient développés au XVIIIe siècle, restèrent très populaires sous la Révolution. Les gardes nationaux venaient y chercher de la distraction et les débats politiques y fleurissaient.
Dans la nuit du 23 au 24 janvier 1796, les Chouans vinrent piller les archives publiques de La Haye-Pesnel.
Pierre Allain du Tanu, secrétaire de la municipalité cantonale sauva ce qui put l’être.
Ce qui fut ainsi sauvé, fut emporté à Granville où la municipalité alla siéger quelques mois car les Chouans revinrent une seconde fois dans la nuit du 27 juillet 1799 et brûlèrent des papiers et des registres.
D'après E. Vivier R.A. Tome 19 page 118 (édition 1980)
Pierre François Alexandre ALLAIN est né le 8 mars 1770 à Le Tanu,
sa marraine est Marie Sapience Geslin, l'épouse du chirurgien Jean-François Anquetil (voir article « ANQUETIL , une famille de chirurgiens »)
En 1796, au moment des faits, il est âgé de 25 ans,
il épousera Marie Magdeleine Cerisier, 1771-1854 à La Lande d'Airou
il deviendra Contrôleur des contributions directes à Avranches et décédera le 7 janvier 1848, Rue Quatre Oeufs à Avranches.
Il est le fils de Guillaume Jacques Thomas Allain, laboureur, 1721-1793 et Françoise Heutru 1728-1804, domiciliés à Le Tanu.
Ses frères seront des notables de la commune :
Thomas Alexis Allain 1757- ? , cultivateur et maire du Tanu en 1824
Guillaume François Allain 1776-1844, percepteur des contributions directes et maire du Tanu
Pierre Guillaume Allain 1755-1821, prêtre de la paroisse du Tanu en 1815
dans les récits suivants, on trouve d'autres descriptions des faits.
Léon de La Sicotière écrit dans son livre :
Sources : Jean Pouessel ,
Annales de Normandie « Aspects de la Chouannerie dans la Manche » Année 1989 39-3 pp. 245-264
[…] L'origine purement politique des soulèvements est difficilement acceptable compte tenu de la faible répercussion de la conjuration de La Rouairie et de l'absence de réaction violente à la chute de la monarchie, puis à l'exécution du roi. Les populations réagirent davantage lorsque la République eut besoin de soldats. En février 1793, la Convention décrétait la levée de 300 000 hommes, de 18 à 40 ans[…] L'autre conséquence importante des événements de mars 1793 fut l'amorce d'une source du recrutement chouan : les insoumis et les déserteurs, qui préféraient rejoindre les bandes chouannes plutôt que de partir combattre aux frontières.[…] Aucune ville de plus de 2 500 habitants ne tomba entre les mains des Chouans . Les conditions dans lesquelles s'effectuait l'occupation ne variaient guère. Les Chouans arrivaient en force : quelques dizaines (une quarantaine à Isigny, une cinquantaine à Brécey), parfois plus (une centaine à Tessy, 150 à La Haye-Pesnel, 150 à 200 à Ducey, 200 à Ger, 4 à 500 à Barenton). Ils opéraient le plus souvent en plein jour, quelquefois même tambour battant (au Teilleul en décembre 1795), surprenant une faible garnison ou quelques hommes de la Garde nationale. Ceux-ci n'opposaient en général qu'une faible résistance ou s'enfuyaient immédiatement. […] Une fois maîtres du terrain, les Chouans se répandaient dans le bourg, enfonçaient les portes de la maison commune, où ils détruisaient les papiers de l'administration, exception faite parfois des registres de l'état-civil. Ils enlevaient toutes les armes qu'ils trouvaient, ainsi que les munitions. […] L'Arbre de la Liberté était abattu, certains habitants pillés ou mis à contribution,[…] Lorsqu'ils n'étaient pas assassinés, les fonctionnaires se voyaient contraints à signer des lettres de démission. Les Chouans restaient souvent plusieurs heures, ne se retirant qu'à l'arrivée de renforts républicains, non sans parfois mettre le feu, comme au Teilleul. Les principales victimes étaient bien sûr les fonctionnaires publics : commissaires du Directoire exécutif auprès des administrations municipales de cantons (ceux de La Haye-Pesnel et de Beaumont en avril 1797[…]) ; juges de paix ; receveurs de l'enregistrement. […] Les Chouans punissaient également les parents laissant partir leurs fils aux armées […] Mais le fruit principal des vols étaient tout simplement l'argent. […] Le fameux décret sur la levée des 300 000 hommes pour défendre le régime républicain en 1793 paraît bien marquer les débuts de la rébellion dans le Bocage.
Sources : Jean Pouessel , Annales de Normandie « Aspects de la Chouannerie dans la Manche » Année 1989 39-3 pp. 245-264
Revue de l'Avranchin, page 212, février 1893 ; Mme Jules Couraye Du Parc offre à la revue :
une cocarde tricolore que les paysannes de l'Avranchin mettaient à leur tête en 1793 lorsqu'elles venaient à la ville, afin de ne point passer pour suspectes.
Cocardes révolutionnaires à dr. : Vendeuse de cocardes, Jean-Baptiste Lesueur (1749-1826), vers 1790 Musée Carnavalet, Paris
La cocarde tricolore de la Révolution française est un signe de ralliement qui à une période est même imposé. Avant elle, les révolutionnaires en portent une verte, les antirévolutionnaires une noire et les royalistes une blanche. Son port est rendu obligatoire pour les hommes le 8 juillet 1792, pour les femmes le 21 septembre 1793. Le refus de porter la cocarde rend suspect la personne et peut lui valoir huit jours de prison. […] Après Thermidor, le port de la cocarde s'amenuise, même s'il est théoriquement obligatoire au moins jusqu'en 1796 » sources : Wikipédia
Notes : * L’auteur exagère quelque peu en décrivant les défenseurs de Villedieu comme des « vieillards ». Le registre d’état civil de Beslon pour l’année 1793 renferme les actes de décès de dix de ces hommes, enregistrés au 8 décembre 1793 : Jean-Nicolas Le Soutivier, âgé de 37 ans, « décédé le dix sept novembre dernier ou vingt sept du mois brumaire, au combat de Villedieu » ; Denis Lecoursonnois, 29 ans, et son frère Louis-François (âge non précisé) ; Jacques Pichard, 27 ans ; Jean Pichard, 30 ans. Les autres noms des morts au combat de Villedieu ne portent pas d'indications d'âge : Guillaume Gastebled, cabaretier ; Jean-Baptiste Bouillot, père de famille ; Denis Gastebled, père de famille ; Gilles Laurent, père de famille ; et Gilles Manson, domestique (A.D. 50, état civil de Beslon, 1793-An X, vues 25-26/253).
Si vous souhaitez lire l’intégralité des Anecdotes, souvenirs et faits historiques de la Première Révolution, principalement relatifs à la guerre civile et à la chouannerie dans les cantons de Brécey et Tirepied, par Jean-Baptiste Desfeux , voir lien suivant
Extrait Patrimoine Normand N°77
Par Ange Leclerc-Kéroullé , voir le lien suivant :
Louis de Frotté par Louis Bouteiller, 1822
Les armes de Louis de Frotté : sa carabine à crosse et le sabre d'honneur que lui avait offert le Comte d'Artois, futur Charles X (description et photo : Patrimoine Normand)
Armes et documents de Louis de Frotté, exposés de nos jours au château de Couterne.
Chiffre utilisé par Louis de Frotté pour décoder des messages. Ce chiffre fut décodé par les Républicains, raison pour laquelle il a été conservé (Musée de la Chouannerie, Plouharnel).
Jean-Jacques de La Huppe de Larturière, dit Bellavidès, né le 26 septembre 1773 à Avranches, mort le 7 octobre 1865 au Petit-Celland, est un chef chouan normand dans l'Armée catholique et royale de Normandie pendant la Révolution française.
Bellavidès sera l'un des chefs de la chouannerie normande les plus populaires du sud de la Manche. Sa bonhomie autant que sa brutalité lui valent l'attachement des masses paysannes. En 1795 et 1796, il est chef du canton d'Avranches dans l'Armée catholique et royale de Normandie commandée par Louis de Frotté.
Sa célébrité grandit encore en 1797 quand il tombe entre les mains des « patauds ». Enfermé à Fort-Colin, à Coutances, et promis à une exécution rapide, Bellavidès réussit à séduire la belle-fille du gardien de la prison qui l'aide à s'évader. Il arrive à se cacher dans une ferme de Saint-Pair et à échapper à toutes les recherches des républicains.
Il est trois fois condamné à mort, mais il réussit toujours à s’évader.
Sous la seconde Restauration, il devient maire de Brécey de 1818 à 1824. Il reçoit le titre de chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis en novembre 1824. Il passe sa vieillesse dans son manoir de La Doittée au Petit-Celland, réputé pour sa piété et son grand souci des pauvres, il s'éteint à 93 ans. Il est inhumé dans le cimetière du Petit-Celland. Sources : Wikipédia
Un photographe fixera sur une plaque de verre l'unique portrait de Jean-Jacques de La Huppe de Larturière vers la fin de sa vie
Napoléon et la Normandie . Quelques mois après son coup d’État, Bonaparte met fin à la chouannerie en Normandie.
À Alençon, il tend un guet-apens au chef des chouans le comte de Frotté. Alors que celui-ci vient négocier une pacification, il est traîtreusement capturé puis fusillé le 18 février 1800. La chouannerie ne se relèvera jamais de la perte de son chef. Sources : Wikipédia