déraillement sur la ligne de chemin de fer Paris Granville en décembre 1943

locomotive couchée chemin de la Lorencière,............... on peut voir une partie de la voie arrachée basculée de l'autre coté de la machine

la résistance se manifeste de plus en plus envers l’occupant, les déraillements de trains deviennent plus nombreux : le 5 décembre 1943 à 4 heures du matin tout près des limites de la commune à la Mare Giffard sur la Haye Pesnel, un déraillement est fait par les maquisards,

Le service de garde de Le Tanu, qui était en poste au PN 69, n’a peut-être pas fonctionné normalement, les 2 hommes de service (neutralisé par les résistants) n’étant pas rentrés, le chef de poste devait s’inquiéter de leur absence, mais étant endormi avec les 2 autres gardes, ceux-ci ne furent réveillés qu’au passage du train qui devait dérailler,

dans ce déraillement , le mécanicien et le chauffeur de la locomotive à vapeur furent grièvement brûlés et l’un deux devait décéder des suites de ses blessures,

Ce train était particulièrement visé car sur ce convoi se trouvait une grue qui était attendue sur un chantier de relèvement d’une locomotive, elle aussi ensablée* par le maquis.

* (selon le terme employé par les cheminots de l’époque qui n’étaient pas ignorants de ce genre de travail )

Les hommes, qui avaient provoqué ce déraillement, étaient sur les lieux bien avant minuit et n’ont quitté que lorsqu’ils ont entendu le train venir,

si ce train n’était pas venu, ils auraient du remettre en place le rail qu’ils avaient déboulonné un peu avant le pont,

leur intention était de chavirer la locomotive dans la route, mais celle-ci a fait au moins une cinquantaine de mètres en roulant sur les traverses,

La machine et le tender ont fait un tonneau sur le remblai et se sont retrouvés sur le coté longeant le chemin de la Lorencière, un wagon portant une pièce anti-aérienne comme il y en avait sur tous les trains est restée suspendue juste au dessus de la route,

seul un soldat allemand a eu une jambe fracturée,

Afin que les allemands n’accusent de complicité les gardes-voie, les maquisards avaient pris soin de les emmener dans un champ de l’autre côté du déraillement, de leur ligoter les mains et les pieds en leur conseillant d’appeler au secours aussitôt après, afin que ce soit des allemands qui viennent les délivrer, ce qui fut fait et permettait de les dégager d’un mauvais pas qui pouvait avoir pour eux de graves conséquences,

Raymond Martin

position simulée du train

photo prise plusieurs jours après, les rails ont été enlevés coté chemin