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le tanu-noirpalu de raymond

histoire de la commune du Tanu et de Noirpalu, département de la Manche

Les calvaires de Noirpalu et Le Tanu

calvaire de la Butte Montjoie commune de La mouche (limite de Noirpalu)
calvaire de la Butte Montjoie commune de La mouche (limite de Noirpalu)

calvaire de la Butte Montjoie commune de La mouche (limite de Noirpalu)

Les premières érections de croix ou de calvaires remontent tôt dans le moyen­ âge. Elles sont dues à la dévotion suscitée par la découverte de la vraie croix par sainte Hélène, vers 320.    Souvent déjà, dans le monde antique, les carrefours étaient marqués par un petit temple, une sta­tue, une stèle. Les évangélisateurs ont aimé les remplacer par des images chrétiennes, par des croix.

Beaucoup se rencontrent sur les routes de pèlerinage. L'on édifiait là ces amas de pierre qu'on a appelé « montjoies ».

Ces « montjoies », ces croix indiquaient la direction, mais surtout elles ponctuaient les chemins de haltes de prière.[…]   Extraits de : "Introduction à la visite des croix du bocage"     Hubert De Prat et Abbé Yves LANGLOIS

calvaire de La Chaine route de La Lande D'airou

calvaire de La Chaine route de La Lande D'airou

Tous ceux qui ont étudié les calvaires mesurent les limites de leur savoir et manifestent autant de prudence dans leurs affirmations que de méfiance à l'égard de leurs classifications.

En parcourant notre région, l'érudit tentera de dresser un inventaire, l'historien y verra un reflet de l'évolution d'une société, l'amateur d'art observera l'évolution des formes, le croyant reconnaîtra le témoignage de la foi et de la piété chrétienne. Extraits de : "Introduction à la visite des croix du bocage"                                    Hubert De Prat et Abbé Yves LANGLOIS

La croix Lucas

Guillaume BLONDEL La Marche

vassal des LEMARQUETEL de SAINT DENIS

on le retrouve en 1732 pour des réparations

à la tour de l’église ,et sur la liste des paroissiens du Tanu en 1741

inscriptions sur le socle

Guillaume Blondel de La Marche décède le 20 mai 1744,
a environ 84 ans,
inhumé dans le cimetière de Le Tanu

le calvaire avant son déplacement

déplacement du calvaire en 1993

 

POURQUOI CES CALVAIRES. Les implantations de croix ne sont pas le fruit du hasard. Elles répon­dent à des intentions précises. Les croix servaient à marquer les limites des paroisses.

Sait-on que le concile de Clermont en 1095 leur avait reconnu le droit d'asile : le prévenu, qui se réfugiait sur les marches d'un calvaire, était intouchable.

Les croix jalonnent les chemins de pèlerinage. Des itinéraires conduisant au Mont-Saint-Michel traversent le Bocage[…] Plusieurs croix portent la reproduction du «bourdon», bâton du pèle­rin. […]

Les croix de peste témoignent de la reconnaissance des rescapés des épidémies qui ont frappé la région au cours du XVIIeme siècle. On reconnaît ces croix aux bosses qui ornent leur fût en nombre variable (de 2 à 24). Ces bosses représentent les bubons de la peste bubonique. Les historiens ne sont pas tous d'accord pour faire le lien entre la présence de ces bosses et la maladie. Cependant on observe une concordance entre les dates relevées sur les croix et les dates et les localisations des épidémies.

Beaucoup de croix se dressent aux carrefours. Certaines sont érigées auprès des puits, des sources et des rivières. L'eau, nécessaire à la vie et à la marche des moulins, est placée sous protection divine […]

Les plus récentes sont les croix de jubilé et de mission. Elles ont fleuri au XIXeme siècle dans la plupart des paroisses pour lesquelles les mis­sions étaient des temps forts. Pendant trois semaines, prédications et célébrations nourrissaient la foi des fidèles et favorisaient le retour à la pratique religieuse. […] Extraits de : "Introduction à la visite des croix du bocage"   Hubert De Prat et Abbé Yves LANGLOIS

 

calvaire de Noirpalu dans le bourg

mission de 1892

EVOLUTION DES CROIX. Le matériau le plus couramment employé est le granit; plus rarement, le bois.  Le ciment voire la fonte, apparaissent tardivement. L'architecture des croix évolue au cours des siècles car les motivations et les goûts changent avec le temps. L'évolution affecte les éléments qui constituent une croix :

  • le socle (ou piédestal, ou poëlon),
  • le fût (ou bâton),    Jusqu'au milieu des XVIII" siècle, les croix sont marquées par une disproportion qui nous paraît curieuse entre un fût élancé et un très petit croisillon trapu. Celui-ci ne deviendra vraiment important qu'avec les croix de mission.
  • la croix (ou croisillon).

Le socle peut être rond, triangulaire, carré, pentagonal ou octogonal.

Les croix antérieures au XVIIeme siècle sont rares. […] Extraits de : "Introduction à la visite des croix du bocage"  Hubert De Prat et Abbé Yves LANGLOIS

la croix de Logerie

le calvaire est entretenu et fleuri

En 1944, un char américain avait renversé ce calvaire, il a été placé en retrait de son emplacement d'origine.

il s'agit d'un calvaire du 17eme siècle avec sa base octogonale et ses angles "écoincés"

 

Le XVIIeme SIECLE. Au début du siècle, le socle est bas, carré à la base, octogonal en surface,

car les angles supérieurs sont « écoincés ».

peut-être l'ancien calvaire du cimetière

restes de calvaire à l'entrée du cimetière du Tanu

 

Il est rarement daté : il ne porte (sauf exception) ni date ni inscription.

Le fût est de section ronde ou octogonale. La croix a des bras très courts; elle porte un christ en relief aux expressions variées, de la sérénité à la détresse.

A la fin du XVII eme siècle, on assiste à une transformation radicale et réussie : Le socle prend de la hauteur; ses quatre faces se couvrent d'inscriptions. Le fût est de section carrée. Sur certains on peut lire des textes de la liturgie de la passion. Une petite tablette fait la transition entre le fût et le croisillon. […]

Le XVIIIe SIECLE. Cette époque n'apporte pas d'innovations. Les formes sont plus sèches. La tablette et le christ disparaissent souvent. Le fût se termine par un simple bandeau.

Le XIXe SIECLE. Signe du renouveau de la foi, les constructions de calvaires reprennent dès 1800 et se multiplient au cours de ce siècle : par exemple à l'occasion des Jubilés et des missions paroissiales.[…]

 

calvaire de la famille Peyronny La Lande d'Airou

LES DÉCORS. La nature du granit ne permet pas la sculpture en finesse. Cependant les artisans ont su représenter toutes sortes d'objets: têtes humaines, mains, cœurs, calices, hosties, chapelets, croix, coquilles Saint-Jacques, bourdons, bosses, feuillages, outils de travail, écussons, soleils, animaux.

croix dans le jardin de Mr Latouche, village Launay

LE MESSAGE DES CROIX. Certaines croix sont très simples, sans inscriptions ni décor ni date. Les textes sont fréquents à partir de la fin du XVIIe siècle. C'est l'époque des croix « bavardes ». Ces textes sont rédigés en français ou en latin, en lettres majuscules parsemées parfois de minuscules. […]

calvaire de la chaine, curieux chiffre 4 à l'envers

 

Les abréviations sont chose courante, exemple .. F.F.P. » pour « Fait Faire Part ». Pour gagner de la place on omet une lettre. Et les coupures de mots ne se font pas entre deux syllabes.

Les lettres sont taillées en relief, plus rarement en creux. Sur les croix, nous lisons deux sortes de textes (pas toujours associés) : Les textes d'identité. Ils indiquent le nom du donateur, éventuellement celui de son épouse et de ses enfants, sa qualité ou son métier: Prêtre (PBRE), Marchand forain, Maréchal, Propriétaire, Papetier.  Extraits de : "Introduction à la visite des croix du bocage"    Hubert De Prat et Abbé Yves LANGLOIS

 

calvaires La Lande d'Airou voir article
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calvaires La Lande d'Airou voir article

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Les calvaires de Noirpalu et Le Tanu
Les calvaires de Noirpalu et Le Tanu

SAUVEGARDE ET RESTAURATION.

Beaucoup de calvaires ont été, au cours des siècles, mutilés ou détruits , Le cadastre, les archives, conservent la trace des disparus. Ici ou là des socles sont abandonnés,

Les guerres de religion, la Révolution de 1789,

la Séparation de l’Église et de l’État,

Les combats de la libération de 1944 ont causé des pertes irréparables.

Des intempéries (tempêtes, gel), des travaux de voirie, de remembrement ont précipité la dégradation ou la disparition de certaines croix,

Heureusement des municipalités, des personnes à titre privé, ou en association, des paroisses ont pris conscience de la valeur religieuse et culturelle de ces monuments et ont mené une campagne active de sauvetage , de restauration et de mise en valeur. Nous avons hérité d'un riche patrimoine, nous devons transmettre aux générations futures.  Extraits de : "Introduction à la visite des croix du bocage"    Hubert De Prat et Abbé Yves LANGLOIS

Croix et oratoires expriment la piété d'un pays rude, mais solide. Leur présence fait mieux comprendre l'aspect profond du pays et de ses habitants.[…] Ils font partie d'un patrimoine dont la richesse est mise en relief depuis peu.[…]
L'abbé Langlois et Hubert de Prat, dans leur enthousiasme, ne se sont pas contentés des joies de la découverte. Ils ont entrepris de faire mieux connaître et protéger ces croix et ces oratoires. […]  
Jacques Pougheol
(extrait de la revue : Art de Basse-Normandie)
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