16 Avril 2018
il était écrit de différentes façons : chemin Montait, Montais,
et Du Porteau : lieudit au dessous de Genêts ,dans la cas de celui passant par Villedieu.
on peut voir sur le croquis qu'à cette époque la passage sur la rivière de l' Ecluse se faisait à gué,
et que l'écoulement de la rivière est représenté en oblique du chemin,
on peut supposer que c'est bien la réalité du tracé de l'époque dessiné par le géomètre.
L'Avranchin possède une autre catégorie de vieux chemins
qu’empruntaient les pèlerins se rendant au sanctuaire de
Saint-Michel, et appelés pour cette raison, « Chemins Montais »;
il n'est pas impossible d'ailleurs que certaines de ces
voies aient une origine plus ancienne et qu'elles aient été
primitivement des pistes conduisant aux hauts lieux païens.
Ces vieux chemins présentent des caractères qui facilitent
leur identification : ils convergent tous vers les points de la
côte les plus approchés du sanctuaire afin d 'abréger le plus
possible la traversée des gréves rendue si dangereuse par
l'amplitude et la soudaine montée des marées.
En outre, ils sont jalonnés sur tout leur parcours par des abris pour les
voyageurs: Maisons-Dieu, Maladreries, par des chapelles
dédiées à Saint Jacques, Saint Roch...; par des croix de
carrefour souvent ornementées de coquilles, et chacune a un
lieu dit: Montjoie, coïncidant avec l'endroit où le pèlerin
pouvait, au terme de son long voyage, apercevoir le Mont.
l. Le Chemin Montais de Villedieu à Saint-Léonard
- Son tracé est facile à établir car il s'est maintenu jusqu'à
nos jours sans modifications : il passe par Saultchevreuil, La
Lande d'Airou, La Chapelle Saint Roch, La Monjoie (en
Noirpalu), Le Porche (où il croise le Grand Chemin d'Avran-
ches à Gavray), Le Grippon ( où il croisait la voie Avranches-
Contances), Les Chambres, Montviron, Les Portes (en Bacilly),
Bacilly, Le Fougeray, et aboutit dans le bourg de Saint-
Léonard, à La Chaussée,
- Le chanoine Pigeon lui assignait Bayeux comme point de
départ et Genêts comme point d'arrivée. Nous croyons au
contraire qu'il partait de Caen et qu'il se terminait à Saint-
Léonard, parce que là se trouvait un prieuré bénédictin
dépendant de l'abbaye Saint-Etienne. Le duc Guillaume avait
en effet concédé au monastère, dont il était le grand bienfai-
teur, ce coin du rivage de l’Avranchin, vraisemblablement
pour que quelques-uns de ses religieux prennent en charge
les pèlerins venant de la Moyenne Normandie avant qu'ils ne
s'engagent dans la périlleuse traversée des grèves, dont il
connaissait par expérience les dangers ainsi que le montre l'un
des épisodes de la tapisserie de Bayeux.
2 Le Chemin Montais de La Haye-Pesnel à Genêts
C'est ce second vieux chemin qui devait partir de Bayeux
et qui aboutissait, certainement à Genêts. Il collectait les
pèlerins qui avaient emprunté la route de Gavray et celle
de Coutances,
- On retrouve aisément son tracé depuis La Haye-Pesnel
jusqu'à Genêts. ll commençait dans le bourg de la Haye par
la rue qui porte encore le nom significatif de « rue Montais » ,
passait près du Petit Prieuré et de La Croix Saint-Jacques,
gravissait la pente la colline de La Lucerne jusqu'à La
Croix des Hauts-Vents, puis par Le Pavé-Bernard, La Porte,
atteignait La Croix de La Rochelle. Cette première section de
son parcours est aujourd’hui en partie abandonnée, ou est
réduite en chemin communal. Mais de la Croix de La
Rochelle jusqu’à la baie, c'est un chemin bien entretenu qui
passe par Sartilly, le bourg de Champcey, et aboutit dans
Genêts par une rue appelée également « rue Montais ».
Comme à Saint-Léonard, les pèlerins trouvaient à Genêts
des Religieux bénédictins pour les hospitaliser, les renseigner
ou les guider, mais ces Religieux étaient dépendants de
l'abbaye même du Mont Saint-Michel,
Emile VIVIER